RAND'EAU'NUE
- Le 03/03/2025
- Dans Randonue
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Rand'Eau'Nue
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An 2000, nous sommes quatre dans la voiture qui nous amène aux confins des Alpes Maritime et de la haute Tinée.
Deux couples mais un seul est naturiste, nos deux amis nous connaissent bien mais sont textiles.
Nous étions, alors, des naturistes de plage et voilier. D’eau, pas de montagne.
Après la route c’est la piste et au bout de celle-ci nous garons la voiture pour une trace de rando peu fréquentée. Nous sommes bien loin des randonnées de la vallée des merveilles ou des lacs de Vens et Rabuons. Très belles au demeurant mais surpeuplées.
Cette journée de juillet est superbe. Pas un nuage, une température matinale « juste à point » et un ciel d’un bleu limpide.
L’ascension commence, en pente douce de l’ubac. Nous avons prévu de prendre notre casse-croûte en arrivant au lac, juste en bas du col. Avant nous passerons devant le refuge de Gialorgues, lui aussi peu utilisé. Mais attention, s’il y a des moutons nous croiserons des Patous. A nous de les éviter.
Le lac nous accueille, il fait chaud, les t-shirts sont inutiles pour déjeuner et avec la chaleur, plus intense, on n’imagine pas être à 2300 mètres d’altitude. Le charme des Alpes méridionales !
Bien sûr nous songeons à nous rafraichir dans ce lac mais les herbiers qui l’entourent rende la chose difficile. Et puis nous n’avons pas de maillots de bain. Nous on s’en fiche un peu (d’autant qu’il n’y a pas âme qui vive autour de nous) mais comment nos amis qui ne sont pas naturistes vont-ils réagir ?
Las, nous repartons pour la descente mais sans suivre le GR52 bien balisé. J’ai décidé de passer sur l’adret. C’est une zone plus humide, une sagne. On peut y apercevoir des petites grenouilles, l’endroit est plus sauvage, encore moins humanisée.
Passé le midi solaire (14h00) la température culmine et le soleil, toujours entouré d’un bleu azur typique dans notre région, cogne de plus belle.
C’est là que nous arrivons près d’un petit torrent d’eau claire. A cet instant l’envie de prendre un bain devint trop forte. Tant pis pour l’éventuelle pudeur de nos amis, il faut que je me baigne !
J’ôte mes vêtements, tous, et entre dans l’eau tumultueuse. Le torrent semblait frais. En vérité il est froid à tel point que mon honneur masculin déprime.
Ma femme qui apparemment était sur la même longueur d’onde que moi en fait autant. Mais elle avait vu ma réaction quand je me suis immergé et elle y entre avec prudence.
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Nos amis, à notre satisfaction, ne sont pas gênés, ils rigolent. Se regardent. Se déshabillent et nous rejoignent dans la même tenue que nous.
L’épisode ne dure pas vraiment longtemps ; l’eau est vraiment plus que fraîche. Mais lorsque nous en avons fini de nos baignades nous restons, nus, tous les quatre, à rire et discuter un bon moment sur le sol herbeux très agréable.
Une rando entre amis, en montagne, de l’eau et nus. What else ?
La descente vers notre véhicule fût, comment dire, emplie de réflexion, silencieuse, sans commentaires.
Car ce jour-là, nous avions transformé, pour chacun de nous, une simple randonnée en un évènement exceptionnel que nous savourions en silence.
D’abord nous avions détabouisé le naturisme dans l’esprit de nos amis. Pour eux la ligne rouge était franchie. Serait-ce un début ou la flamme s’éteindrait-elle rapidement ?
Ensuite, cette digression naturiste en randonnée venait de planter une graine dans mon esprit. Quelques années plus tard elle germerait et nous deviendrions membre d’une association de randonneurs naturistes.
C’est ça la beauté de la vie, on ne sait pas le matin quelles grâces la journée va nous réserver.
Et il faut savoir apprécier. Car en même temps la vie est dure et peut nous réserver des disgrâces.
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